| Enzo CORDASCO, Di roccia e di vento. Le donne ardenti di Marguerite Yourcenar... , Villanova di Guidonia (RM), Aletti Editore di Altre Sembianze S.r.L., décembre 2012, 162 p.
“La femme est l'avenir de l'homme”, proclamait Jean Ferrat dans les années 70, en reprenant une célèbre maxime d'Aragon, et les vers de sa chanson continuent d'émouvoir les nouvelles générations, si l'on en juge par divers sites internet.
Enzo Cordasco n'hésite pas à réaffirmer que l'espoir est femme dans l'essai qui conclut le beau livret poétique joliment intitulé “Di roccia e di vento”, qu'il vient de consacrer aux “femmes ardentes de Yourcenar...”.
Dans une période difficile pour le théâtre à cause des coupures budgétaires à tous les niveaux, Cordasco, frappé par le dynamisme et la vivacité des manifestations théâtrales organisées en Italie en 2003 pour le centenaire de la naissance de Marguerite Yourcenar, en 2007 à l'occasion du vingtième anniversaire de sa mort et en 2010-2011 pour le trentième anniversaire de son élection à l'Académie française, n'hésite pas à parler de “Yourcenar Renaissance”. À ce “revival” des textes yourcenariens en Italie dans la dernière décennie, a largement contribué Patrizia Zappa Mulas, écrivaine et actrice de théâtre, qui a été la première en Italie à interpréter le rôle de Pia de' Tolomei dans le Dialogue dans le marécage (mis en scène par Luca Coppola au Festival de Montalcino 1987), œuvre qu'elle a reprise vingt ans plus tard en réalisant une vidéo et un “reading” dans lequel elle incarnait non seulement le rôle de Pia mais tous les personnages de la pièce, créant “une lecture théâtro-musicale d'une grande intensité, particulièrement émouvante”.
Grâce à sa pratique théâtrale plus que décennale, Cordasco est conscient que le vrai défi pour les gens de théâtre et les artistes, est leur capacité de bien savoir conjuguer l'ancien et le moderne, en utilisant tous les nouveaux moyens à leur disposition, et que l'important aujourd'hui n'est pas de se demander si les textes de Yourcenar sont ou non pour la scène, mais d'essayer de faire quelque chose qui puisse capturer l'attention des spectateurs par une “idée différente de temps et d'espace où tout est plus lent”, répondant ainsi à un souhait de l'auteure, désireuse “de ramener la pensée humaine à une échelle de valeurs à plus long terme”.
Loin d'être “vieux”, le théâtre yourcenarien, qui aborde des thèmes universels comme le Temps, la Mort, l'Éternité, la Folie, la Douleur, le Destin, “liés à ceux de l'unicité individuelle [et] qui ne peuvent être confondus avec des formes d'individualisme”, des thèmes tragiques “d'un humanisme qui éprouve de la compassion pour tous les êtres vivants dans une étreinte cosmique”, est d'une grande modernité, et nous lance encore des défis à travers les voix de Pia, de La Petite Sirène, de Marcella, d'Électre, d'Alceste et de toutes les ombres de Feux – Phèdre, Léna, Clytemnestre, Marie-Madeleine, Sappho et Ariane – “qui pourraient défiler sous une lumière nouvelle et sous de nouveaux projecteurs plus modernes”.
Ces “filles du roc et de la mer” qui ont été, pour cet homme du Sud originaire du littoral ionien (il est né à Francavilla Marittima), des présences amicales, compagnes d'un parcours culturel riche d'expériences, lui ont inspiré des vers d'une grande force poétique où l'on reconnaît, comme le souligne Marisa Veroni dans sa belle introduction, l'ombre d'une mélancolie (“je chante la lumière du jour qui s'en va/ le détachement et la proximité/ la suspension et l'attente/ …”), la fascination de l'histoire, la légèreté de la nostalgie, la douleur devant les injustices, les réflexions sur le sens de la vie et sur la vertigineuse fuite du temps.
Françoise BONALI FIQUET
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